Consultations

Dans un contexte d'ingénierie préalable aux choix techniques définitifs, nous avons recueilli les besoins d’enseignants impliqués dans le projet Farmbot Normandie. Il s’agissait notamment d’identifier les améliorations techniques les plus utiles dans un objectif pédagogique.

Retour d'expérience#

Les auditions ont révélé une diversité d’usages et d’approches rendue possible par la richesse de l’écosystème Farmbot, mais également quelques difficultés récurrentes. En ce qui concerne l’installation et l’exploitation du robot et de son système d’information, les freins sont principalement liés aux environnements techniques, en particulier aux réseaux informatiques des établissements ainsi qu’à leurs politiques de sécurité. Ils ont été surmontés soit par une « négociation » avec les services informatiques, soit en contournant le problème, par l’utilisation de la 4G via un téléphone, par exemple. Les échanges intenses entre le robot et le serveur américain sont parfois pointés du doigt.

D’autre part, les enseignants ont tous indiqué que le principe « un compte – un robot » est pénalisant quand il s’agit de permettre aux élèves/étudiants de mettre en application leurs connaissances en toute autonomie, et d’évaluer/valider leurs réalisations (des séquences, très majoritairement) avant de les appliquer au robot. Plus ponctuellement et avec moins d’impact dans la pratique de terrain, ont également été évoquées :

  • l’absence de traduction française pour la base « Open farm », ainsi qu’un certain décalage avec les variétés proposées, qui ont parfois moins de pertinence en Normandie ;
  • la complexité du système d’information, et les échanges avec un serveur lointain, même lorsqu’il s’agit de déplacer un outil physiquement très proche ;

Améliorations techniques#

Après un échange sur les pistes discutées précédemment, le principe d’une application multi-utilisateurs dédiée aux apprenants et à la création de séquences, avec envoi des réalisations sur l’application Farmbot principale gérée par l’enseignant, est bien accueilli et semble ouvrir de réelles perspectives. D’autres demandes sont parfois formulées pour étendre les fonctionnalités de cette application : la validation des séquences, la création d’autres types d’éléments, la visualisation de la position du robot en temps réel (avec ou sans une forme de simulation), l’utilisation par groupe d’élèves. Par ailleurs, l’apprentissage du code -comme alternative aux interfaces graphiques- pour piloter le robot est évoqué par tous, dans la mesure où il s’agit d’un objectif pédagogique qui prend de plus en plus d’importance. La préférence pour le langage python, très populaire pour l’enseignement et dans le cadre professionnel, revient à plusieurs reprises.

Analyse#

Ces échanges confirment les axes d’amélioration identifiés par les partenaires du projet : une application dédiée aux apprenants, chaque utilisateur ou groupe disposant d’un compte personnel, et la relocalisation du serveur applicatif Farmbot en France.

Le souhait d’apprentissage du code nous incite à orienter nos choix techniques de façon à produire des développements réutilisables, ce qui permettra via du code python d’accéder en direct à certaines ressources et commandes clés du Farmbot, en complément de l’usage prévu initialement. Nous choisirons donc de développer le backend en python pour l’application « apprenants ».

La suite du projet d'expérimenation nous amènera en conclusion :

  • à développer une application multi-utilisateurs sur mesure dédiée à l’apprentissage et isolée de l’infrastructure principale, mais exploitant in fine l’API du robot réel pour y injecter des séquences ;
  • à mettre en place un serveur régional qui proposerait des comptes pour chacun des usagers qui le souhaitent.